الأرشيفات الشهرية: أبريل 2015

بعد ثلاثين سنةً…

هذه المرّة أسافر إلى مدينة النّور ـ أو مدينة الجنّ والملائكة ـ مثلما وصفها طه حسين بدعوة أثيلة من اِبني المقيم في ضاحية جنوب باريس غير بعيد عن نهر السّين حيث يقيم أيضا صديقي الشاعرـ حمدي الشّريف ـ الطيّب الرّفقة والذي ألتقي به يوميّا لنتجوّل حينا ونجلس حينا آخر خائضين غمار الذكريات والشّعر والتاريخ والأحداث
وملاحظين المشاهد العمرانية المتنوعة بما فيها من إتقان ونظام في مختلف نواحي المنطقة وقد اِزّيّنت في أزهى طبيعتها كيف لا ؟ وهي ترفل في أوج أيام الربيع فأينما نظرتَ وسرحت ببصرك ألفيتَ الاِخضرار والأزهار

عرفتُ صديقي حَمدي منذ أكثر من ثلاثين عاما طالبًا جادًّا في معهد فرحات حشاد برادس فكان من وقتذاك مُحبّا للأدب وللثقافة رغم اِختصاصه التقني وشاءت الأقدار أن يتجدّد الاِتصال بيننا بفضل الأنترنت حتى التقينا منذ ثلاث سنوات في هذه الضاحية فإذا ذلك الشاب ـ بفضل عزمه وصبره ونباهته ـ قد تمكن من الهجرة ثمّ الاِِستقرار في بلاد الإفرنج هو وعائلته في كنف عيشة رغدة لكنه وهو الذي تمكن من التأقلم في البيئة الفرنسية قد ظل مرتبطا بتونس ومنتميا إلى تراثه في جوانبه المُنيرة والإنسانية ممّا جعله في نصوصه الشعرية التي يكتبها بالعربية مُعبّرا بعفوية وصدق عن حنينه لموطنه ومتمسّكا بجذوره فاللغة العربية بالنّسبة إليه هي الخيط السّحري الذي يشدّه إلى ذاته وهو  حريص أيضا على أن يظل أبناؤه وبناته منتمين إلى تونس الخضراء…ولكن

ولكن عندما رافقتُه مع نَجليه إلى القنصلية ليستخرج لهما بطاقة الهويّة التونسية رأيتُ صفّا طويلا وقد وقف فيه الصّغير والشاب والشّيخ من الجنسين بل وفيه الرّضيع وحتّى الذي في كرسيّ العجلات

يا سبحان الله
هل مكتوب على التونسيّ أن يقف مُنتظرا السّاعات الطّوال في الحرّ والقَرّ سواءً في تونس للحصول على تأشيرة الدخول إلى فرنسا أو في فرنسا أمام القنصلية التونسية لاِستخراج مختلف أوراقه الوطنية
نعم…التونسي غريب مرتين
غريب في وطنه وغريب خارج وطنه

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زهرةُ التُّوليب

_زهرة_التوليب

اللّيلةَ

في أوج الرّبيع

زهرةٌ من زَهرات الحديقة

باتتْ تحتَ ضياءِ القمر

يَرُشّها عشقًا وشوقًا

حتّى مطلع الفجر

عندما الشّمسُ وخزتْ وجنتيها

أفاقتْ

فإذا الطَلُّ أبيض ُعلى اِحمرار

يُبلّل تاجَهَا…

 

Oxyde de l’ame-Le souffle francophone d’un poète majeur

Article d’origine de Hatem BOURIAL
Les éditions Bouraq viennent de publier en traduction française un florilège de textes poétiques de Souf Abid. Traduits par Abdelmajid Youcef, des extraits du recueil “Oxyde de l’âme” donnent à l’œuvre de Abid un nouveau prolongement…Au début des années 1980, une génération nouvelle a investi le domaine de la poésie tunisienne, avec des univers ésotériques, une verve militante et un souffle nouveau. Parmi ces poètes, Moncef Mezghani, Sghaier Ouled Ahmed, Adam Fathi ou Souf Abid se sont vite taillé une place au soleil.
En ce temps désormais lointain, la poésie tunisienne connaissait une période de tiraillements entre les tenants de “Attalia”, un mouvement littéraire qui posait le primat de l’engagement politique dans toute littérature, et ceux d’une approche plus esthétique.
Ces derniers avaient constitué deux pôles distincts avec d’une part l’Ecole de Kairouan qui réunissait Mohamed El Ghozzi, Moncef Louhaïbi et, à un degré moindre Slah Boujah, et un groupe de poètes installés dans la capitale qui préféraient cultiver leur singularité et développer une œuvre propre. Ce mouvement de fond de la poésie tunisienne contemporaine allait redistribuer les cartes dans ce domaine et relativiser l’importance des ténors que furent Midani Ben Salah ou Jaafar Majed, perçus comme proches de l’establishment.
•Des dizaines de recueils allaient voir le jour alors que les récitals poétiques se multipliaient aux quatre coins du pays. Parallèlement à cette effervescence poétique, une génération de chanteurs engagés bousculait la torpeur du monde de la musique avec l’apparition de formations comme Imazighen, Al Hamaïem ou la montée de chanteurs militants à l’image de Hédi Guella ou Hamadi Laâjimi.
Dans cet environnement en mouvement, l’œuvre d’un poète iconoclaste voyait le jour sur fond de relève des générations. Timidement au début, puis avec une présence affirmée, Souf Abid se signalait à la critique et aux lecteurs avec une œuvre surprenante d’où jaillit une poésie mêlant quotidien déroutant, images subreptices et souffle majeur et élégiaque…Un sens inné de l’ellipseSouf Abid est entré en poésie au nom de la pureté linguistique et aussi pour prouver que les approches symbolistes voire parnassiennes étaient le sel même de la poésie.
Deux événements allaient mettre ce natif du sud tunisien au devant de la scène. D’une part, une censure étriquée allait viser sa première œuvre lui donnant par ricochet une notoriété inattendue. D’autre part, Taoufik Baccar et Salah Garmadi allaient donner à ce jeune poète un coup de pouce tout aussi inattendu en le faisant figurer dans leur anthologie “Ecrivains de Tunisie”.
Cette anthologie de littérature tunisienne, traduite de l’arabe vers le français et publiée en France, aux éditions Sindbad, allait en effet révéler Souf Abid au public francophone. Le fait qu’il figure dans ce choix poétique de deux des meilleurs critiques de la place n’allait pas passer inaperçu car cette anthologie plaçait Abid parmi les meilleurs alors qu’il n’en était qu’à ses débuts.
Avec “Naouaret el Melh” (Fleur de sel), Souf Abid créait un monde propre dans lequel la parole du poète devenait le cœur du texte. Classique par certains aspects, sa poésie trahissait le rapport à la langue qu’entretient le professeur d’arabe qu’il est. Toutefois, les envolées lyriques cédaient souvent le pas à une poésie plus sobre, plus moderne et surtout diablement éloquente.
C’est un verbe libéré, un vers affranchi d’une métrique obsolète que Souf Abid défendait. De plus, pour lui, le primat de la dialectique du mot et de l’image était fondateur de poésie. Au lieu de se perdre dans des acrobaties rhétoriques, sa poésie s’est exprimée avec une remarquable économie verbale et aussi un sens inné de l’ellipse.
Le caractère profond de sa poésie allait ensuite se consolider à travers plus d’une dizaine de recueils parus au cours des trois dernières décennies. Avec “Imraatou el foussaifoussa” (La femme de mosaïque), il franchissait un nouveau palier dans ses recherches formelles et esthétiques. Quelques années plus tard, avec “Sadid Errouh”, il installait durablement son univers et confirmait sa dimension majeure et sa centralité dans la poésie tunisienne contemporaine.

L’étoffe d’un traducteur

Ce sont des extraits de ce dernier recueil qui viennent d’être traduits en langue française par Abdelmajid Youcef qui a choisi “Oxyde de l’âme” pour titre à son recueil. Le traducteur justifie ce choix en écrivant:” La poésie étant une sorte d’oxyde métaphysique, une sorte de fumée blanche ou noire dégagée des entrailles de l’être, est susceptible d’entrer dans le même champ sémantique porté sur cet intitulé”.
Youcef réunit dans cet ouvrage des textes extraits du recueil “Sadid Errouh” et d’autres poèmes épars. Le choix comprend une quarantaine de poèmes représentatifs du spleen tel que le pratique Souf Abid. Eût-il été plus habile d’intituler ce recueil “La rouille de l’âme” ou “Ames rouillées”? Ce n’est qu’une question d’appréciation.
Le fait est que cet ouvrage rend bien la tonalité de la poésie de Abid, avec une traduction qui sonne juste et parvient à capturer l’art des temps suspendus caractéristique de la langue et du souffle de Abid. Abdelmajid Youcef est lui aussi poète, ce qui donne plus d’ampleur et une étoffe particulière à cette traduction qui vient juste de paraître chez Bouraq Editions.
On y retrouve la veine particulière de la poésie de Abid et un florilège qui permet de bien cerner ce poète qui poursuit son parcours avec bonheur. Ces âmes oxydées surgissent dans de nombreux poèmes comme “Cravate” ou “Traversée”. Youcef essaie avec succès de rendre palpable ce monde propre et fuyant qui est celui de Abid dont les formes brèves dominent ce recueil très extrême-oriental par certains aspects qui relient le poète aux traditions du nô et du haiku japonais.
Les images fugaces et aux multiples significations sont l’un des traits de la poésie de Abid qui préfère l’économie de mots à l’emphase poétique. Une fenêtre, un lapsus ou un éventail peuvent devenir les lumineux prétextes d’une rêverie qui trouve toujours les mots justes y compris dans le laconisme le plus absolu.
Dans “Mise en liberté”, le poète écrit: “Emprisonné à perpétuité, il dessine sur le mur de sa cellule une porte et en sort”. Dans “Moisson”, on lit :”Malheur à l’épi! Il s’approche de la guillotine à mesure qu’il grandit”. Tels sont les poèmes de Abid! Percutants, silencieux, allant droit au but, ils sont parés des mots qu’il faut, des mots qui parfois ne font que suggérer et inviter à découvrir la poésie en toute chose.
Un seul regret quant à ce recueil de 70 pages: il n’est fait nulle part mention de l’éditeur en langue arabe des extraits traduits. C’est bien dommage car il s’agit ici d’un déni de reconnaissance du travail antérieur accompli par l’éditeur de Souf Abid. Pour malheureux qu’il soit, cet “oubli” n’oblitère pas la qualité de l’ouvrage de Abdelmajid Youcef qui donne au lecteur francophone la possibilité de découvrir la poésie de l’un des auteurs majeurs de la littérature tunisienne contemporaine.

 Hatem BOURIAL

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بئرُ الكرمَة

منذُ عهد قديم كانت الصِّلات مُستمرّةً وثيقة ببن أهالي الجنوب التونسيّ والعاصمة وهي مُوَثّقَةُ منذ العهد الحفصيّ على الأقل وأخبرني عمّي الأكبر أنه أدرك دكانَ جدّه قُرب جامع الزّيتونة وكان أوّل مَحط رحاله من غمراسن عندما قَدِم إلى تونس العاصمة مع جدّته طفلا وقد كانت رحلتُه على متن عربة وذكر لي عمّي أن أربعةً من الخيل كانت تتبدّل في كل مدينة فسارت بهم بحثيث السّير يومين وليلةً وبتطوّر وسائل النّقل أضحت الرحلة العاديةُ تدوم يوما كاملا أو ليلة بتمامهابئر الكرمة متابعة قراءة بئرُ الكرمَة